Michael Jackson n'aura jamais grandi
Une icône de la musique pop est morte cette nuit. Michael Jackson ne sera plus. Le plus blanc des chanteurs noirs, le plus lifté des people, le plus controversé des personnages publics ne nous balancera plus au son du single le plus largement vendu, téléchargé et diffusé : "beat it" et de son moonwalk endiablé. Il demeurera une représentation de l'Amérique un peu folle, un peu délurée des années 80-90. Il aura vendu de son vivant 750 millions d'albums.
Il représente le monde d'avant la crise. Un Neverland Peter-Panesque aux illustrations très kitch. Un monde insouciant où à l'exubérance se mêlait la solitude d'un succès trop vite approprié. Michael Jackson et ce monde sont dorénavant révolus. La crise est passée par là.
Michael Jackson c'est aussi des soupçons très largement médiatisés d'attouchements ou de pédophilie que la justice n'a pas su trancher indubitablement. Sans doute, sa mort déliera certaines langues. On en saura un peu plus dans les mois ou les années à venir. Au-delà du chanteur à succès de variétés adolescentes, il me reste en bouche un gout bizarre le concernant. Pour ma part, MJ c'est une peau blanchie, un nez absent, un fils exposé imprudemment à un balcon de chambre d'hôtel, une propriété dispendieuse, un comportement choquant, des enfants, quoi qu'il en soit, salis. La starisation qui l'a atteinte trop tôt l'a sans doute irrémédiablement perturbé, déconnecté des réalités.
Mais Michael Jackson n'est plus. Enfin son enveloppe charnelle seulement, parce que très vite les médias vont s'emparer de la chute de cette histoire qui feront de lui un personnage toujours présent. A coté de ça, des informations nettement plus essentielles seront occultées.