Préservatifs et découverte de la sexualité.

Les temps changent, et ce n’est pas plus mal !

Cette semaine mon fils de 14 ans est revenu du collège avec un préservatif et un livret sur la découverte de la sexualité, avec pour thème :

C’est quoi l’amour ?

C’est comment le sexe d’une fille ?

C’est quoi l’homosexualité ?

C’est quoi la contraception ?

Pourquoi utiliser les préservatifs ?

Ce livret est à destination des 15/ 18 ans, diffusé par l’INPES et le ministère de la santé. Pour une fois pas de critiques, c’est super bien fait, pas démago, pas infantilisant, et le vocabulaire est ciblé.

www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/601.pdf

Mais avez-vous vu le prix des préservatifs ?

Dans ma pharmacie on est à 10/12 euros la boîte de 12.Oui j’y ai fait un tour pour ne pas écrire de bêtises. C’est trop cher. Alors vous me direz que, maintenant, on peut trouver les préservatifs à 20 centimes d’euros, ceux qui ont été médiatisés par Christophe Dechavanne. Ce dernier poursuit son combat puisqu’il était déjà à l’origine du préservatif à un franc, mais il faut les demander car ils ne sont pas exposés. Et, quand on a 15 ans, on a pas forcément envie que le pharmacien qui vendait, il n’y a pas si longtemps, des pansements imprimés de dinosaures à votre mère pour vous, sache que vous êtes sur le point de découvrir la sexualité !

J’aurais deux propositions à vous soumettre :

La première, Soutenons la généralisation des distributeurs de préservatifs dans la rue, et surtout dans les collèges. Les rendre aussi fréquents que les distributeurs de sodas, et aussi sûrs pour qu’ils ne soient pas vandalisés. D’ailleurs, sous l’impulsion toujours du même Dechavanne, Polidis et Croix verte ruban rouge, offraient un distributeur de préservatifs aux 100 premiers établissements inscrits sur le site du laboratoire Polidis.

Et allons plus loin, puisque la vente de préservatifs a baissé en France de 120 à 94 millions d’unités par an depuis 10 ans, proposons un préservatif GRATUIT.

Oui, si sur une initiative personnelle ou associative on peut trouver la capote à 20 centimes pourquoi l’Etat ne pourrait pas passer un accord avec les fabricants pour proposer un modèle gratuit. Je ne vous parle pas du célibataire de 30 ans qui ne regarde pas le prix, mais qui est plus intéressé par le goût (différents fruits sont disponibles) couleur (tout l’arc en ciel) les textures…Non, je vous parle des gosses et des gamines qui n’osent pas en acheter ou qui ne voient pas l’intérêt d’entamer l’argent de poche pour une telle dépense. Je suis persuadé que le marché ne serait pas brisé.

Je vous parle là de contraception et de protection contre les MST, hépatites et le terrible VIH, virus du SIDA. Pour ce qui est de l’Etat, l’économie serait considérable ; Puisqu’il faut parler gros sous allons y:

Selon le dernier congrès de la Société Française de lutte contre le SIDA, SFLS d’octobre 2008 à Lille, le prix moyen d’un traitement journalier selon le respect des directives du rapport Yéni (ensemble des règles et directives de prescription à respecter pour la prise en charge des patients séropositifs) est de 32 euros. Mais il s’avère qu’en réalité ce coût est même de 38 euros.

De plus, une annonce porteuse d'espoir pour les personnes atteintes du VIH a été révélée récemment :

L'espérance de vie des patients infectés par le virus du sida dans les pays développés a augmenté de 13 ans, avec le développement des trithérapies. La mortalité a ainsi baissé de près de 40%, selon une étude publiée par la revue britannique The Lancet. (qui est une référence)

Ces patients vivent plus longtemps et c’est tant mieux. Maintenant multipliez la durée de traitement, le prix journalier, et 5000 nouveaux contaminés par an en France et je vous passe le coût de la gestion des effets secondaires.

Voyez, le préservatif gratuit serait une dépense en amont bien dérisoire pour l’Etat en contrepartie de la prise ne charge de diverses infections (je n’ai pris qu’un exemple le sida) ou de la gestion de grossesses non désirées chez les adolescents.

Je ne sais pas si nous devons faire, en tant que parents, l’éducation sexuelle de nos enfants, si nous devons leur fournir le matériel de protection, mais nous pouvons lutter pour le rendre accessible.

El Loco de los techos

Comments

[celinouche]

je suis tout a fait d'accord avec ces propositions malheureusement trop souvent ce style d'idée ne voit pas le jour puisque les répercutions financières ne se verraient qu'à long terme...
dans mon ancienne boite j'avais fait une proposition de développement d'un test pour une maladie appelée leishmaniose qui fait énormément de victimes dans le monde, mais la pandémie ayant lieu dans les pays pauvres évidemment... pourtant avec le réchauffement de la planète le cher petit phlébotome qui transmet tout ça sera bientôt chez nous et donc le test serait alors bien rentable !

[Ange]

est ce que la santé doit se résumer à sa seule rentabilité ? si oui, continuons sans rien changer. Si non, pourquoi ne pas étatiser les labos. parce que celà nuirait à la recherche. On le dit. Est ce vrai ? je n'en sais rien. El Loco tu poses un vrai problème qui est malheureusement d'actualité. La santé devient un enjeux financier dès l'instant où sa prise en charge financière devient un boulet pour les finances de l'Etat. Célinouche, j'ai connu un problème similaire avec la salubrité de lentilles cornéennes que des labos souhaitaient liquider en Europe mais qui étaient destinées à l'Amérique du Sud.

[celinouche]

je suis tout a fait d'accord avec ces propositions malheureusement trop souvent ce style d'idée ne voit pas le jour puisque les répercutions financières ne se verraient qu'à long terme...
dans mon ancienne boite j'avais fait une proposition de développement d'un test pour une maladie appelée leishmaniose qui fait énormément de victimes dans le monde, mais la pandémie ayant lieu dans les pays pauvres évidemment... pourtant avec le réchauffement de la planète le cher petit phlébotome qui transmet tout ça sera bientôt chez nous et donc le test serait alors bien rentable !