Du rififi au PSG

Alors que le marché des transferts s’emballe partout en Europe sous l’impulsion de Florentino Perez avec des noms qui feraient rêver n’importe quel prétendant à la Ligue des champions, le PSG peine à fédérer des noms digne de la poussive ligue 1 française. Après le remplacement de l’éternel numéro 3 au poste de gardien par l’éternel numéro 2, Grégory Coupet, plus de 35 ans aux prunes, voici que Mevlut Erding, autre recrue parisienne et anonyme, vient de se blesser gravement aux adducteurs. Sa présence au club pourrait être hypothéquée si ce contretemps devait se prolonger. Par contre, le PSG vend ses jeunes joueurs formés au club dans les plus grandes écuries européennes tel que Mavinga à Liverpool parti rejoindre son ancien compère N’Gog.

On se demande bien quelle politique sportive ambitionne Colony pour son bébé le PSG. Depuis la vente par Canal+ du club de la capitale, le Paris Saint Germain connait une recrudescence de Présidents, d’entraineurs et de joueurs. Mais ce qui est plus frappant concernant la gestion du club, c’est l’utilisation, par son Président non exécutif (fonction qu’il faudrait me définir parce que franchement, hein ?), de l’outil disciplinaire qui consiste à mettre à pied tout joueur auteur d’un écart de conduite. Souvenez vous de la médiatique mise à pied de Dhorasso qui avait précédé son licenciement. Et plus récemment de Mateja Kezman le jeteur de maillot et de Jérôme Rothen, celui qui dit tout haut ce qui lui passe par la tête.

Son Président, pourtant non exécutif, n’hésite pas à sanctionner ses joueurs tel que le ferait n’importe quel chef d’entreprise. A cela de particulier que les joueurs de football sont particulièrement courtisés et suivis par les clubs concurrents. Les mesures disciplinaires servent à sanctionner un salarié à une époque où ces mêmes salariés n’éprouvent plus le même attachement pour leur entreprise. Alors, sanctionner des salariés susceptibles de voir ailleurs et pendant ce temps, de ne plus donner toute la mesure de leur «talent», c’est prendre le risque de désolidariser les joueurs entre eux mais surtout vis-à-vis de leur club. A coté de cela, mais laissons le temps au temps, on remplace un entraineur qui avait un palmarès mais qui ne l’assumait pas par un autre qui n’en a pas et qui l’assume. Malgré tout le respect que je pourrais avoir pour Antoine Kambouaré, je ne le crois pas en mesure de gérer un vestiaire qui me semble tiraillé par des égos et des intérêts contraires.

Avec d’un coté, des joueurs retraités de la compétition comme Makélélé et maintenant Coupet qui disposent d’une influence certaine et de l’autre avec des jeunes prometteurs qui ont du mal à germer au Parc des Princes comme Mamadou Sakho. Peut être serait il temps de vendre ce club qui ne vaut pas grand-chose sur le marché, en tout cas moins de 50 millions d‘euros, comparé à la première league, la liga, la série A, la 1ère division allemande et même certains clubs phare des championnats hollandais, portugais ou turc.

Un collectif de personnalités ou d’institutions parisiennes aux fonds conséquents pourraient s’entendre et remettre sur pied un club qui mériterait de figurer dans le top 10 des clubs européens. Un club qui a réussi à attirer des joueurs comme Raï, Weah, Leonardo ou Ronaldhino est un club qui vaut qu’on s’y arrête. Virez donc ce Président qui ne veut prendre aucune responsabilité à tel point qu’il se déclare non exécutif et crains le contact avec les supporters (ils sont sales beurk !), virez donc ces joueurs aux gros salaires venus finir leurs jours professionnels à Paris, virez moi cet entraineur, qu’il aille faire ses gammes à Créteil, et virez moi tous ces gens qui du PSG ils n’ont que faire. Remettez nous de l’envie et de l’éclat dans ce maillot mythique, ainsi que des moyens et des hommes qui ont la foi et l’amour du maillot bleu-blanc-rouge.